Retour

Pendant que l'on s'écharpait sévèrement dans les rues de Toulouse et Nantes, oubliant complètement la personnalité de celui qui tomba sous les coups des policiers envoyés par Hollande, bien content de trouver là de quoi déconsidérer le mouvement comme il l'a fait en février pour N-D des Landes, pendant ce temps-là donc, je suis revenu dans la propriété familiale tenue par mon frère et ses proches depuis plus de 40 ans.

Retour après plus de six ans d'absence due à une profonde brouille entre la fratrie. J'ai appris depuis, que ce n'était absolument pas rare, donc ouf ! nous avons été dans la norme, surtout que là il y a réconciliation...

J'apprécie donc d'autant plus l'ardeur des neveux et nièces à dire leur vision de la vie, leur intégration dans le monde.

J'apprécie ce repas pris à l'ombre des vieilles pierres ancestrales :

...et ses produits de la ferme à se partager au moment du départ :

J'apprécie la visite à la vieille cousine de 93 ans qui se désole d'avoir été en partie pillée de sa réserve de mazout pour son chauffage, la nuit dernière - c'est vrai que durant le repas plusieurs cas de vol dans les fermes et chantiers de maisons individuelles ont été évoqués...Quelle vision de l'homme aura-t-elle au moment du départ ?!

J'apprécie la montée à la tombe céleste auprès de laquelle nous nous rassemblons tous.

J'apprécie enfin cette vallée de Garonne qui s'éteint doucement dans la rousseur du soir, dans la douceur automnale, cette vallée qui détient sans doute la clé de notre existence à partir d'une enfance que nous fouillons sans cesse pour lui faire rendre gorge de son sens, entre ombre et lumière...Et cette couleur en demi-teinte dorée de ce soir-là n'est-elle pas le symbole de ce qu'il faut garder de ce " lieu familier où la terre nous connaît et où nous connaissons la terre" (Mauriac, dans ses sublimes "Mémoires intérieurs") ?

Les enfants d'aujourd'hui sont ceux qui autrefois s'amusaient autour de l'ancien lavoir...